L’enfant ou l’adolescent doit être reconnu comme une personne. Il doit être accueilli tel qu’il est, avec ses troubles. L’institution doit rester un lieu humain et chaleureux où ces derniers peuvent s’exprimer et être reconnus.
Parce que nous avons notamment à faire à la psychose, au morcellement, il nous faut appréhender l’enfant ou l’adolescent dans sa globalité. Un travail constant en partenariat, autour de l’enfant, par l’ensemble des personnels de l’institution est nécessaire. L’enfant ou l’adolescent doit toujours être au centre du dispositif. Ce principe doit prévaloir sur tout autre et induire le fonctionnement de l’institution.
L’évolution d’un enfant ou d’un adolescent au sein d’une institution est le résultat d’un travail collectif. Chaque personne (représentante d’une entité thérapeutique, éducative, pédagogique, personnel technique…), par ce qu’elle est, par ce qu’elle fait, participe au processus thérapeutique global de l’institution. En effectuant du lien avec et autour de l’enfant, elle contribue à l’élaboration d’un cadre contenant et rassurant. Pour être efficace, chaque professionnel doit être reconnu et soutenu par les autres.
« L’enfant construit son identité à travers ses relations à autrui » Henri Wallon.
Chaque enfant ou adolescent de l’institution doit appartenir à un groupe, un groupe défini par un nombre raisonnable de jeunes ayant les mêmes préoccupations (de la même tranche d’âge et/ou avec un projet personnel similaire).
Le groupe est un lieu d’échange et de construction psychologique et sociale. Il favorise la communication, les interactions, la coopération et l’identification aux pairs.
Pour préserver la relation et l’identité de chacun, un professionnel ne peut intervenir et s’investir qu’auprès d’un nombre limité d’enfants ou d’adolescents.
Chaque enfant ou adolescent a le droit à un accueil et à une scolarisation, à une vie en milieu ordinaire.
Intégrer c’est admettre que l’enfant ou l’adolescent en difficulté de handicap ne révèle pas son propre échec, mais celui de la société, du système éducatif et de ses agents.
L’intégration, symbole de l’ouverture sur l’extérieur, doit être une des priorité de l’institution. Elle reste un pari, un regard ambitieux sur les potentialités de l’enfant ou de l’adolescent. Bien entendu, elle ne doit pas être mise en place à n’importe quel prix. Les bénéfices doivent rester globalement positifs pour la personne intégrée et le milieu d’accueil. Les objectifs de l’intégration doivent donc être clairement identifiés par l’ensemble des partenaires (personne intégrée, milieu d’intégration, institution, famille).
Parce que les enseignants sont membres de l’éducation nationale, le scolaire dans l’institution est une référence à la normalité. Il est un espace intermédiaire, transitionnel entre la société et l’institution, il atténue la dimension médicale de cette dernière.
Pour être cohérent avec une politique d’ouverture sur l’extérieur, le scolaire ne peut être l’école, l’école doit se situer ailleurs, à l’extérieur. L’intégration scolaire concrétise, symbolise ce lien, ce passage.
Tous les enfants et adolescents de l’institution peuvent bénéficier d’une scolarité adaptée : l’instituteur n’est pas seulement là pour s’occuper « des meilleurs » et laisser les autres aux éducateurs. Il n’est pas non plus un précepteur, il fonctionne avec un groupe classe.
La prise en charge pédagogique, comme toute autre prise en charge doit servir le projet individuel de l’enfant. Elle ne doit pas être un leurre utilisé pour atténuer la souffrance des jeunes et de leurs parents. Cela équivaudrait à nier les difficultés et comment réussir, dans ses conditions, à les surmonter ?
Franck CHABERT - http://chabertfranck.free.fr/
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